La lune était pleine. Elle éclairait de ses doux rayons blancs la ville de neko-city. Elle était si impressionnante et prenait tant de place dans le ciel par son rayonnement que l'on aurait dit que les étoiles n'existaient pas. On ne voyait qu'elle, ses rayons, et la noirceur du ciel infini dans la nuit. Elle était la déesse nous narguant de ses rayons blancs car d'où elle était elle voyait tout et nous surveillait. Les cratères qui la peuplaient donnaient l'impression qu'elle avait un visage souriant et moqueur. On ne pouvait l'attraper ou la provoquer et son petit air avait l'air de nous répondre qu'elle le savait parfaitement et que ce n'était pas pour rien que son sourire et ses yeux apparaissaient au fur et à mesure pour disparaître ensuite tout aussi longuement qu'ils étaient venus. Elle se construit sous nos yeux, devient entière, pour se dématérialiser, dans un cycle bien défini et auquel nous ne pouvons rien faire. Déesse des cieux que nous ne pouvons toucher.
Ce soir là elle était pleine. Je la regardais depuis le balcon de ma chambre. Le manoir était entièrement vide. J'étais la seule chose vivante dans cette énorme maison. Mes géniteurs étaient partis depuis si longtemps que je ne savais même plus à quoi ils pouvaient bien ressembler. Mon physique me fait avoir 20ans, hors je suis bien plus âgée. C'est une des particularités de ma race que de ne pas vieillir à partir d'un certain âge. Hors c'était depuis le début de mes 19ans que je ne les avais pas vus. Et j'avais 19ans il y a de cela très longtemps. Je me fichais complètement de savoir où ils étaient passés. Je n'avais aucun lien avec eux à part celui de la génétique. Je n'étais même pas curieuse en vérité. je faisais ma vie pendant qu'il faisait la leur. Ils m'avaient appris ce que je devais savoir, qu'ils vivent!
Les passants se promenaient dans le quartier résidentiel, soit pour aller plus dans la ville, soit pour rentrer chez eux. Il était très drôle de se dire qu'ils ne me voyaient pas. Êtres inférieurs dont l'existence se réglait comme une horloge et dont les gestes étaient tous machinales. je pouvais les étudier tels des insectes, après tout c'est ce qu'ils sont. Ils n'ont aucun intérêt pour moi. Presque tous réglés sur le même modèle aucun ne sort de la masse pour se mettre en avant. Leur petite vie est rangée et discrète pour que rien ne puisse leur arriver. Ils ont presque tous les mêmes croyances en ce qui concerne leur gueguerre contre les elfes. Ils sont tous des copies conformes les uns des autres, abjects, et dégoutants. Ils n'ont aucune personnalité, et aucun tempérament. La moindre contrariété les frustre. La plus petite des nouveauté leur fait peur.
C'est avec cette pensée que je me retournais pour me diriger vers mon armoire d'acajou. C'était une grande armoire à deux battants qui prenait presque tout un mur. Le bois avait quelque chose de vieux et de mystérieux. Il était sombre, rustique, celui qui l'avait travaillé avait voulu qu'il garde sa splendeur originelle tout en étant utilisable. Le fer soutenant les planches de bois était finement gravé de fleurs. Il fallait réellement s'approcher pour pouvoir les discerner, ou bien avoir une vision extrêmement développé. Seules de rares personnes arrivaient à voir c détail du premier coup d'oeil. j'adorais cette armoire, elle était un peu comme moi, dur, avec quelques froufrous mais surtout vrai, sans surplus ne servant à rien. Et ce qu'elle renfermait me définissait. Des robes à ne plus savoir quoi en faire étaient rangées sur la tringle de la partie penderie de mon armoire. Je les trouvais toutes plus belles les unes que les autres. J'en pris une et l'enfilais.
Mon teint assez blanc contrastait avec le rouge à lèvre rouge sang que je portais ce jour là. Mes yeux entourés de noir étaient accentués faisant que l'on remarquait bien plus leur couleur bleu glace. J'avais mis de la poudre rose sur mes joues pour que j'ai un air plus chaleureux. Le rose des joues est dû au sang affluant dans celles-ci. Qu'elles soient très roses veut donc dire qu'une folle énergie circule en nous. Ma robe descendait jusqu'aux pieds. Ses manches de dentelles laissaient voir mes bras frêles. Elle avait un léger décolleté qui mettait ma poitrine fine mais ronde en valeur. Je ressemblait à un ange démoniaque. Et j'adorais ça...
Quand je sortis du manoir, j'avais l'air de veni de nul part. C'est sans nul doute pour cela que les nekos me regardèrent avec un air surpris mais sans plus faire attention à moi. Il y avait une légère bruine hors c'est un fait établi: les chats n'aiment pas l'eau. Je n'avais rien à faire de ma soirée et je décidais donc de me trouver un coin tranquille. je passais à ce moment là dans la taverne. Ca devait grouiller de nekos là-dedans. Mais enfin peu importait. Peut-être allais-je fais une rencontre intéressante.
Au cours de la soirée je vis un client, un homme, me regarder trop. Cela m'énerva au plus haut point. Je lui montrai mes yeux rouges sangs. Et soutint le regard avec un petit sourire satisfait.
[Terminé]
