Recueillement [Pv: Carmena]

Invité

J'avais besoin de calme.... De calme. Et c'était là le seul endroit qui pouvait m'apaiser. Loin de ces répugnants êtres... Trois cent ans que je vis, et trois cent ans de dégoût pur envers "eux"... Dans la Forêt, je peux laisser le combat de côté, et profiter de la beauté de l'endroit... Un endroit de paix. Autour de moi tout n'était qu'harmonie : les vieux chênes montaient à l'assaut des Cieux, si grands qu'on ne pouvait apercevoir leur Cime. Quelques trous dans les ramures des branchages permettaient à la lumière du soleil de filtrer, illuminant ça et la des petites parties de sol, donnant à la scène un éclairage nouveau. Les reflets des rayons sur les feuilles des végétaux étaient réverbérés encore et encore, un ballet de lumière absolument splendide que celui qui se déroulait devant moi.

Je marchais dans cette Forêt sans âge, cette Forêt qui était la avant nous, qui est la encore aujourd'hui, et qui le sera bien après nous... Ici, je peux laisser tomber mon masque. Le temps d'une marche... Le temps d'une communion avec la Nature. A chacun de mes pas, je sentais des brindilles craquer, des feuilles se froisser, une légère brise me caressant le visage. Enfin, j'arrivais à mon Antre. Là où je me recueille. Une cascade. Magnifique prodige de la Nature. Un rayon frappait cette énorme masse d'eau, qui étincelait de mille feux. Une véritable colonne de lumière qui nimbait la cascade, et qui donnait à ce paysage une touche de féerie. A son pied, un bassin. En son centre, un rocher. Mon rocher. Autour de ce bassin, un espace sans arbres, comme si l'endroit était si sacré que les chênes, les bouleaux et les noyers n'osaient pas le profaner. Lentement, je m'avançais vers le rocher. Lorsque j'arrivais à l'eau, je concentrais mon énergie dans mes pieds pour geler la surface de l'eau touchée par ceux-ci. Lorsque j'en retirais un, la Glace fondait lentement, ne laissant aucune trace de mon passage. Enfin, j'atteignis le roc. Je m'assis, et je regardais le spectacle qui s'offrait à mes yeux, celui de la chute d'eau.

J'étais en méditation, en accord avec moi-même. Je fermais les yeux. J'inspirai, j'expirai, j'inspirai, j'expirai... Dans ma tête me venait des images. Des images d'un Temps, où les Hommes avait une part de Nékelfia pour eux. Leurs propres Terres. Sans craindre d'être asservi, utilisé, exploité par cette engeance, d'Elfe et de Néko... Un jour, ces pleutres payeraient. Un jour, ils seront dépouillés de leur Terre, et asservis par ceux-là même qu'ils avaient asservis. L'âge d'or des Sorciers refleurira. J'en avais l'intime conviction. Et je ferai tout pour les mener à la Victoire. Le moment venu, nous attaquerons. Mais nous sommes peu. Bien peu comparés au nombre d'Elfes et de Nékos... Peu importe. J'avais tout mon temps. Même s'il me fallait attendre encore quelques siècles pour voir mon rêve se réaliser, j'attendrais. Et jour après jour, je me battrais.

Je rouvris les yeux. Apaisé. Ressourcé. J'étais de nouveau prêt à continuer le combat. Je repensais à ces deux Elfes qui avaient fait montre d'une si grande lâcheté.... Attaquer une femme seule! Ils n'avaient même pas d'honneur... Mais peut être que la Néko que j'avais aidé pourrait m'être utile.... Si elle basculait dans mon camp, elle pourrait m'aider à convaincre les Nékos à se battre pour moi, pour éradiquer les Elfes... Et ensuite... Oui cela serait une très bonne idée. Plus je réfléchissais à ce plan, plus il me paraissait tenir la route. Il me fallait maintenant le mettre en oeuvre. Et réfléchir à la meilleure méthode d'approche, car un faux pas, et s'en était fini. Il me faudra faire un sans faute.

Je levais mon bras et le tendit vers la cascade. De la Glace s'échappa lentement de la paume de ma main, et se mit à virevolter dans les airs. Je baissais le bras, mais la Glace garda son mouvement, elle continua de se tordre, de tourbillonner. Je la regardais quelque temps, perdu dans mes pensées, puis la fit disparaître d'un mouvement de la main. Je me levais enfin de mon Rocher, et commençait la marche qui me ramènerait à mon Château. Je détestais le Marais, mais c'était le seul endroit qui pouvait garantir ma sécurité... Au milieu du bassin, je sentis une présence. Je me figeais, les sens en alerte. Mais QUI était assez sot pour troubler mon recueillement? Qui voulait donc mourir à ce point? D'un sifflement, j'appelais Khan, mon fidèle Corbeau, qui vint se poser sur mon épaule. Je localisais l'intrus dans les fourrés environnants la cascade, et lui parlait :

- Montre-toi, je sais que tu es là. Sais-tu qu'espionner Actevius est quelque chose de proscrit? Tu as intérêt à avoir une très, très bonne raison. Sinon...

Et alliant le geste à la parole, j'empoignai mon sceptre qui se trouvait dans mon dos, et envoyai une décharge d'éclair à moins de 10 mètres de ma cible. Moi qui voulais me recueillir... Tant pis, peut-être trouverais-je du divertissement avec ce nouveau venu.

Invité

[ A moi pas touche! ]

-Carmena, la maîtrise de tes pouvoirs est essentiel à ta vie de sorcière. Sans pouvoir tu ne serais rien. Tu as un rang qui te permet de faire de grandes choses, de faire presque tout ce que tu désires. Maîtrise toi, maîtrise tes pouvoirs et tu pourras maîtriser le monde. Sens la puissance que ceux-ci t'apportent. Et utilises là pour en faire ce que tu veux.

Un des discours de mon géniteur et professeur en matière de maîtrise de mes pouvoirs. Mes "parents" avaient décidé entre eux que se serait mon père qui m'apprendrait à maîtriser ma puissance. Il en avait l'envie. Il aimait voir que sa progéniture est de multiples possibilités dans la manière de les utiliser. Il avait un pouvoir puissant. De voir les miens lui donnaient cette impression d'être encore plus fort. Il pensait pouvoir me mettre, quand je contrôlerai entièrement mes pouvoirs, à son service. Pour lui il était facile de faire faire tout ce qu'il désire aux autres puisqu'il peut contrôler les pensées. Mais la génétique m'a donné deux choses: une immunité contre son pouvoir, -et un tempérament de feu. Quand je le sentais qui essayait de forcer cette barrière invisible qui protégeait mon esprit du sien je m'enflammais. Au début rien de bien grave, je hurlais juste à travers la maison comme toutes adolescentes. Mais au fur et à mesure que mes pouvoirs grandissaient, ma colère devenait de plus en plus flamboyante. Quand mon professeur essayait d'aller contre mes envies, voulait m'empêcher quelque chose, ou essayait de s'immiscer, mes yeux devenaient rouges. Ils le devenaient et mes mains s'allumaient avec magie et du feu en sortait. Heureusement que j'avais une certaine maîtrise de ma colère.

Mais un jour je ne sus pas la maîtriser. J'étais alors dans la forêt et je n'arrivais pas à faire un exercice par rapport à un arbre. je ne sais plus si je devais le tailler ou si je devais le déraciner. Et là il me dit une phrase, acerbe, alors que je me désespérais de ne pas arriver à faire quelque chose d'aussi simple. C'était un jour où la maladie me prenait et où la fièvre avait pris place dans mon corps. Je n'arrivais plus à rien faire. Cette phrase fut le déclencheur. J'étais mal. j'avais un sentiment de frustration. J'étais encore jeune. Mon corps entier fut bordé de flammes. Mes yeux étaient rouges, le rouge des flammes de l'enfer. Et plus les secondes s'écoulaient plus j'irradiais. quelqu'un criait de m'arrêter mais je ne pouvais pas. Cette puissance était bien trop grande je ne pouvais pas la maitriser. Je n'en avais pas encore le niveau. Et là, tout sortit de mon corps. Des flammes à n'en plus voir la fin se jetèrent contre les cimes des arbres de la forêt. Personne ne fût blessé. Mais une bonne partie de la forêt avait péri dans un incendie. Les arbres étaient tels des spectres calcinés. J'avais dû bruler la forêt sur 20kilomètres autour de moi. Quand je me rendis compte de ce que je venais de faire je commençais à me calmer et à reprendre le contrôle de moi-même. Je rappelais doucement les flammes restantes à moi pour éviter qu'un incendie se perde au milieu de ce spectacle de désolation. Mais malgré mon calme extérieur revenu mes yeux restèrent rouges pendant quelques heures.

Mon géniteur avait peur et cela se voyait. Il ne s'était pas du tout attendu à ce que ma réaction soit aussi vive et imprévisible. Lui qui d'habitude pouvait faire ce qu'il voulait à tout le monde se confrontait à un esprit indomptable par son pouvoir. Et j'aurais pu le tuer. Si ma colère s'était focalisé sur lui j'aurais pu le bruler-vif. Mais j'avais besoin de lui pour développer mes pouvoirs. Une fois ceux là développés là seulement je pourrais jouer avec lui à loisir. Le bruler sur certains endroits pour lui apprendre ce que c'était de vouloir contrôler un esprit libre et indépendant. Mettre de l'eau au niveau de son visage pour lui donner la sensation de noyade désagréable. Maintenant qu'il savait l'étendu de l'un de mes pouvoirs il ne voulait pas que ceux-ci se retournent contre lui et qu'il en meurt, ou pire... C'est pour cela qu'il me laissa dorénavant tranquille. Je n'avais plus besoin de lui pour développer mes pouvoirs puisque je savais dans quel état d'esprit je devais être pour en explorer toute la puissance. Je ne faisais appel à lui que par pur nécessité. ce qui n'arrivait heureusement pas si souvent, heureusement pour moi, comme pour lui.

La ville commençait à m'oppresser. je voyais tous ces petits êtres mi-homme mi-chat se promener tous les jours avec leurs petits pensées. Ils croient tous avoir leur liberté à part entière. Si ils savaient comme ils se trompent. Ils n'ont jamais gouté à la vraie liberté sinon ils ne seraient pas aussi dociles à tout ce qu'on peut bien leur raconter dans leur existence d'êtres miséreux. Si ils avaient senti le vent de la liberté souffler à leurs oreilles ils sauraient que leurs vies étaient réglées et cadenassées avec ce que les lois leur imposaient. Le concept même de loi empêchait celui de liberté. Une loi empêche de faire ce que nous désirons. Si nous les transgressons des sanctions s'en suivent. Dans la vraie liberté nous pouvons faire ce que nous voulons en écoutant notre coeur et notre instinct, nos principes et valeurs. Si puérils petits êtres qui croient connaître les choses sans jamais avoir réellement songer au vrai.

Je partis donc sur un coup de tête. c'était l'avantage de n'avoir d'attache nulle part. Je laissais le manoir ainsi puisque seul lui pouvait voir le monde. Aucun mot, aucune justification, juste ce dont j'avais besoin, le strict nécessaire. Je décidais d'aller dans la forêt féline. Peut-être trouverais-je là-bas un peu de paix sans entendre de futiles choses. Je m'entraînerai aussi à manipuler mes pouvoirs après tout pourquoi pas ? Je pouvais encore les améliorer, surtout au niveau de la précision de mes jets de flammes par exemple. Et quel meilleur endroit qu'une forêt désertique, sans personne pour nous chercher, pour accomplir ce genre de choses.

Je me promenais tranquillement en plein milieu de la forêt quand j'entendis le doux clapotis de l'eau d'une cascade. Je décidais d'aller voir cela de plus près. Je pourrais m'entraîner à la détourner, ce genre de choses. Je m'approchais quand je vis la silhouette d'un grand homme. Celui-ci m'entendit m'approcher et lança de son sceptre une décharge d'éclair, visant à côté de moi car il me rata bien et il n'avait pas l'air le genre de personne à rater sa cible. Tout en envoyant sa décharge ou un peu avant il me tint ce discours.

- Montre-toi, je sais que tu es là. Sais-tu qu'espionner Actevius est quelque chose de proscrit? Tu as intérêt à avoir une très, très bonne raison. Sinon...

Et bien lui au moins il était drôle. J'aimais sa façon de parler et de dire les choses. Et il parlait de temps en temps de lui à la troisième personne. Son nom me disait quelque chose mais je ne m'y attardais pas plus que ça. Je me montrai. Son éclair ne me faisait en rien peur. Croyait-il réellement m'impressionner? Je m'adossais à un arbre, un pied contre celui ci, avec un sourire ironique.

-Veux-tu réellement jouer à ça avec moi ?

Et mes yeux devinrent rouges tandis que mes mains s'enflammèrent.

[Terminé]

» Carmena's manor house
» Présentation Carmena [terminé] fini!